31 août 2009

GRAND PRIX DE ROME


Célébration du centenaire
du professeur de Gravure Suzanne MAILLART

« LA BRIGUE illustrée par une famille de graveurs»







Discours du Maire de La Brigue
Cette rétrospective est organisée pour le centenaire du Professeur de gravure Suzanne MAILLART qui aura 100 ans le 20 octobre 2009.

Suzanne MAILLART - RAFINE est née le 20 octobre 1009 à Paris IV. Elle est arrivée à Nice en 1937.Elle a été l’élève d’André Maillart, Grand Prix de Rome de gravure en taille douce en 1912, elle est donc spécialisée dans la gravure sous ses diverse formes : lithographie, linoléum, cuivre.

L’œuvre de Suzanne MAILLART présente plusieurs périodes qui jalonnent sa vie.


Une période Marocaine où elle a suivi son futur beau père dans les années 1930 notamment lorsque celui- ci devait honorer un contrat pour la réalisation de billets pour la Banque de France au Maroc alors protectorat. Elle a assuré même la deuxième face du billet de 10.000 francs représentant le port de Casablanca pour terminer le contrat d’André MAILLART tombé gravement malade.

Elle fit à cette occasion plusieurs gravures sur les scènes de vie du Maroc dont l’une illustra une revue pieuse de l’offrande de la samaritaine à Jésus.

Le couronnement de sa jeune carrière fut sa sélection pour concourir au Grand Prix de Rome, la plus célèbre des récompenses nationales pour un artiste.
Elle a obtenu le deuxième second grand PRIX DE ROME pour la gravure en taille douce en 1938 avec comme thème du concours : « Judith présentant au peuple assemblé la tête d’Holopherne, général des Assyriens ». Il faut noter que l’attribution du premier prix cette année au lauréat AILLAUD entraîna une vive polémique.

Puis vient la guerre, son mariage, les enfants.
Elle est nommée professeur de gravures à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice de 1944 à 1974 où elle put apprendre à de nombreux élèves l’art de la gravure et a également croisé de nombreux artistes dits de l’Ecole de Nice devenus très célèbres comme CESAR, ARMAND, BEN.

Pendant cette période d’après guerre, elle grave de nombreux nus dans le plus pur style des gravures de l’époque et illustre de nombreux livres.

Suit une période mystique avec cette magnifique Vierge et l’enfant tout en douceur et reflétant le bonheur d’une mère.

Elle fit de nombreuses expositions dont il ne reste pratiquement plus d’œuvres illustrant cette phase de sa vie.

Le village de La Brigue fut découvert par son Beau Père André MAILLART en 1950 puisqu’il a peint les scènes bibliques de Notre Dame des Fontaines. C’est à ce moment-là que Jean et Suzanne MAILLART et leurs trois enfants Gérard, Claude et Christine ont passé leurs vacances dans ce village « monumental ».
Elle a ainsi trouvé un site de villégiature dans ce village qui avait conquis son cœur d’artiste.

De nombreux habitants de la Brigue se souviennent encore de cette artiste qui installait ses chevalets dans toutes les hauteurs de la Brigue pour croquer ce village reposant harmonieusement dans ce vallon de la Lévenza et protégé par cette tour médiévale.

Des dessins de grandes tailles, des gravures et pastelle reproduisent le village sous tous ses angles à partir des montagnes environnantes.

Suzanne MAILLART a continué la gravure, le dessin et la peinture à sa retraite. Sa nouvelle passion fut les arbres, les branches, les racines avec leurs formes tortueuses et mystérieuses où le stylet du graveur peut trouver toute sa force et sa puissance en creusant le cuivre ou le lino comme le temps déchirant l’écorce des arbres.

Cette période fut ponctuée de quelques expositions mais surtout celle de l’offre de ses œuvres aux amis et à sa famille. Les œuvres de cette rétrospective proviennent uniquement des collections personnelles.


André Diomède MAILLART est né le 7 septembre 1886 à Paris.

Il fut Premier prix de Rome de Gravure en 1912 dont le thème était « le martyr de St jean baptiste ». Il fut directeur de l’Ecole nationale des Arts décoratifs de Nice de 1939 à 1950.

En 1940 l’Evêque de Nice lui demande de faire des reproductions de quelques fresques de l’Eglise de Notre Dame des Fontaines en vue d’une exposition à NICE.

Claude MAILLART (épouse MARTIN) est née le 17 juin 1943 à Nice.
Dans la lignée de sa mère et de son grand père, Claude rejoint l’Ecole nationale des Arts décoratifs de Nice et passe son diplôme de céramique sur le thème « la vallée des Merveilles » et réalise à cet effet de superbes gravures sur linoléum des signes dont les plus célèbres : le christ, le sorcier.

Elle a été professeur de Dessin à Bastia. Elle expose actuellement surtout en Corse sur des peintures de villages et à la demande de particuliers.

Cette rétrospective présente une quarantaine d’œuvres dont les prix de Rome d’André et Suzanne MAILLART, les billets de Banque du Maroc gravés par André puis Suzanne MAILLART, les toiles de reproduction des fresques de Notre Dame des Fontaines, des dessins, gravures et pastel du village de la Brigue ainsi que de nombreuses gravures de Suzanne MAILLART et les Gravures des signes de la vallée des Merveilles de Claude MARTIN-MAILLART.







Discours par Maître José Balarello, Sénateur honoraire, Vice-Président du Conseil général des Alpes maritimes avec remise de la médaille du Cg06 au nom de son Président monsieur Eric Ciotti.









Texte de Bernard HENOU

Je tiens à vous remercier Monsieur le maire de cet hommage rendu à Suzanne Maillart. En effet dès que j’ai sollicité une salle pour une rétrospective des œuvres de ma Belle-mère à l’occasion de son centenaire avec quelques oeuvres concernant la Brigue, de son Beau Père André Diomède MAILLART et de sa fille Claude MAILLART MARTIN, vous avez spontanément proposé que la ville lui rende un hommage pour son prix de Rome et l’ensemble de son oeuvre sur la Brigue.
Avant de passer la parole à ses enfants Claude, Gérard, Christine, à ses petits enfants et ses arrières petits enfants je vais vous lire quelques pensées de Suzanne.
Suzanne, vous avez à 90 ans appris à utiliser l’ordinateur afin de transcrire vos pensées et vos sentiments concernant vos œuvres et nous avons retrouvé quelques textes. Aussi je me permets de vous lire ce que vous avez écrit sur la gravure.

« « La gravure : c’est une richesse.
En prenant le principe du métier, c’est un plaisir manuel, plaisir du trait, du travail de l’outil ;
On se laisse emporter par l’outil et la main donne les formes et les valeurs.
On peut créer avec un outil, de l’acide, des grains etc.. Des matières et des effets que l’on n’obtiendrait pas avec le crayon, la plume la couleur etc. ;
C’est une richesse car c’est une base de diversité par les impressions en noir ou en colorés, les gaufrages etc. ;
C’est un moyen d’expression originale qui détruit l’idée primordiale de reproduction.
C’est une richesse par les noirs, par les valeurs, par les blancs ;
Une émotion donnée par la nature colorée peut être traduite plus intensément par la gravure (parfois) que par la peinture. Parce que la gravure permet d’imaginer la couleur.
Le peintre la montre telle qu’il la ressent et permet aussi un choix au-delà de la couleur.
La gravure la suggère au-delà des noirs ou des tons sobres.
Notre tempérament est là dans chaque œuvre. On retrouve une dominante, une prépondérance pour un rêve latent ou pour une idée obsédante ; mais on change d’état d’esprit et c’est pourquoi l’on peut aussi bien comprendre le réel et l’irréel, l’abstrait et le concret.
Le choix, la vision sont immédiats ; l’impression ressentie, l’émotion seront plus tard raisonnées pour pouvoir les retrouver tout au long de l’exécution de l’œuvre. …».



















Texte de Gérard Maillart

Monsieur le Maire, Monsieur le Conseiller général,
En tant que chef de toute la famille ici présente, enfants petits enfants arrière petits enfants, je voulais vous écrire pour vous remercier de cette organisation.Comme je n’ai pas envoyé ma lettre, je vous remercie de cet hommage
.







Texte de Christine HENOU MAILLART le 22 Août 2009

Je suis la plus jeune et moi aussi je me souviens d’avoir grimpé autour de La Brigue. Je n’ai pas eu la fibre artiste mais maman m’a donné l’amour de La Brigue puisque nous y avons acheté une maison récemment.
Je vais vous lire une pensée de maman au sujet de la gravure n°9.
« L’idée de faire un burin m’est venue en regardant les dessins au crayon que j’avais fait à la BRIGUE ;
Tout un été je suis montée au ravin de Boseille pour faire les croquis nécessaires. La encore ce fut un travail de longue haleine et acharné mais passionnant.
Dans les dessins de la Brigue, c’est une recherche d’esthétique, la forme du village au Rio Seco, ce grand triangle vu de haut.
Dans la gravure c’est aussi l’esthétique mais c’est en plus l’impression produite, non pas une copie photographique, pure, mais un effet de grandeur, d’immensité retour sur soi même et le petit point que nous sommes à coté de la grandeur de la nature, des éléments. Enthousiasme du soleil environnant, enthousiasme pour une petite branche, une petite herbe, un bouquet.
J’ai beaucoup aimé travailler cette gravure, le métier sec et précis donné par le burin et la netteté de la pointe donne un caractère rigoureux, vrai.
C’est le travail pur, sans ajout d’acides, sans « repentirs » ni reprise. C’est l’outil seul avec le matériau. »



















Texte de Pascal Martin

Mamie Suzanne,
Nous tes petits enfants, Gwenaëlle, Yoann, Aymeric, Erwan, Ghislaine, Gildas, Guillaume, Thierry, Pascal,
Nous puisons notre force au plus profond d’une source ET QUELLE SOURCE !!

Jean, Suzanne,
Notre source, nos racines,
Des éclats de liberté jaillissent de nos êtres et telles des branches folles, nous nous envolons vers la lumière.
« L’acqua core, u sangue stringhje », l’eau court, le sang ressert.
Lorsque nous ouvrons les yeux chaque matin, nous ouvrons le livre que vous avez commencé à écrire.

Texte de Aymeric Henou

Amour de la nature,
Douceur, gentillesse, délicatesse,
Don de soi, art, passion, volonté…
Tu es ce que tu nous as donné !
Quel jour merveilleux, ce jour où nous relions toutes les pages de votre histoire, sur cette terre de La Brigue : Terre d’Union et de Réunion !
Merci pour ce don le plus précieux que vous nous avez transmis : LA VIE !

Texte de Géraldine MAILLART (13 ans)
lu par son père Thierry MAILLART

Chère Famille, Passants et Inconnus

En ce jour si important, le centenaire de mamie, la « réunion de Famille », je suis une des seules absente. C’est pour cette raison que je vous écris cette lettre. Pour être quand même un peu avec vous ; je pourrais simplement vous écrire un petit truc de quatre ou cinq lignes, disant que je suis triste de ne pas être avec vous, mais ce ne serait pas assez.
Aujourd’hui, c’est Mamie, la « Star », nous sommes centrés sur elle ; mais, c’est aussi l’occasion de se retrouver en famille ; de revoir des personnes qu’on ne voit pas tous les jours ; certains d’entre vous, je les ai vus il n’y a pas très longtemps, et d’autres que j’aimerais voir plus souvent…
A toi mamie : « Depuis ma naissance, je n’entends que des belles choses à ton sujet, j’ai la chance d’avoir pu passer tous mes Noëls à tes côtés. Et puis il y a eu ce jour où tu as glissé sur mes jouets que j’avais étalés dans la chambre… ce jour où tu as tenté de m’apprendre à dessiner le lustre de ma chambre…et celui où tu as mangé les gâteaux de pâte à modeler que les jumelles et moi avions fait… Autant de souvenirs que la vie m’a permis de partager avec toi…

Aujourd’hui tous réunis pour célébrer ton œuvre et ta vie et je sais qu’une part de ce que je suis vient de toi. Alors ma Chère mamie, je te souhaite une très belle journée…pleine de l’amour de ceux qui t’entourent et du mien »

Mamie je t’aime

Géraldine.

Aucun commentaire: